De nouvelles formes d’intelligences artificielles
Nous avons pu rencontrer trois membres enthousiastes du club informatique du lycée Theurien. Ils cherchent à développer une intelligence artificielle d’une architecture radicalement nouvelle. Dans leur programme, l’information, au lieu de passer par différentes couches de manière linéaire, d’une entrée jusqu’à une sortie, va voyager entre différents cœurs sans ordre défini, à la manière d’une information voyageant entre différentes aires cérébrales. C’est une architecture en « petit monde ».
Le programme est organisé ainsi : à l’entrée, on propose une image de 200 par 200 pixels en niveaux de gris. Chaque bit (0 ou 1) codant pour l’image est associé à un « neurone » dans le centre sensitif. Chaque neurone sensitif est associé de manière aléatoire avec les neurones de cœur et les neurones des cinq cœurs le sont entre eux. A la nuance près que les neurones d’un cœur sont plus connectés entre eux qu’avec ceux des autres cœurs, ce sont des clusters qui permettent d’organiser un peu le réseau. A ce point là, les connexions étant totalement aléatoires, le réseau de neurone réagit de la même manière à n’importe quelle image.
Ensuite il va s’agir d’entrainer le réseau de neurones, de l’élever avec beaucoup d’amour et de patience. Dans les faits, on lui propose des centaines d’images de bus. Les bits des images sont répartis dans les cœurs et vont renforcer ou amoindrir les connexions par lesquelles ils passent (suivant des paramètres que l’on peut faire varier à loisir). La structure d’abord aléatoire est modelée par les images qu’on lui propose.
Sauf que… le programme ne survit pas toujours à cette épreuve. Parfois, l’apprentissage dérègle totalement le réseau de neurones, ses réponses deviennent désordonnées. Les membres du club ont cherché à comprendre les paramètres qui rendaient le programme capable d’apprendre ou non. Ils ont réalisé que dans certaines circonstances, il était absolument impossible de prédire comment le programme réagirait. C’est un état « Chaotique », qui rappelle les phénomènes retrouvés dans la nature comme les turbulences.
Malgré des tas de graphiques colorés, les trois membres ne comprennent pas encore entièrement le fonctionnement de leur création.
