On a tendance à croire que la photographie n’est faite que pour fixer des instantanés de la réalité. Pourtant, la collaboration d’Alice et Néo est l’occasion de prouver qu’elle peut aussi être un outil de création poétique.
Les deux jeunes nous proposent une série de 6 clichés, pris en Inde par la photographe. Des découpes d’aquarelle viennent compléter ces images, ajoutant une présence aux scènes immortalisées. On rentre ainsi dans un univers décalé, où des silhouettes colorées esquissent l’intimité fantasmée des habitants.
A chacune des photographies est accolé un titre en indien : un mot (et sa traduction/ définition), qui résume l’œuvre, faisant évidemment référence au pays qui fournit la base graphique, et appuyant sur les différents milieux dont sont issus ces personnages fabriqués.
La simplicité, la sobriété de ces clichés en fait toute la beauté, et l’on s’étonne même d’être touchés par ce qui semble être un simple collage. Vue sur nous, c’est en réalité un projet d’une grande intelligence, qui offre à voir un panel des sentiments humains sous une forme originale, sans pour autant verser dans l’extravagance. Elle donne à imaginer tout ce qui se passe derrière les persiennes, tout ce que l’on ne peut qu’imaginer de la vie des autres.
Noémie