Saisir l’obscur.
L’exposition De l’Importance de l’Ombre nous présente une série de portraits mettant en valeur la symbiose entre le clair et l’obscur. Chacun d’eux est associé à un QR code qui renvoie à une musique qui a été choisie soigneusement par les élèves. Ce lien établi entre les deux arts est touchant et permet de nous exposer le message du photographe plus facilement. Avec cela, est aussi apposée une courte description de la photo qui résonne comme une citation.
Sur les images proposées, l’ombre se mêle donc à la lumière avec une harmonie épatante, laissant parfois à peine entrevoir les courbes du visage. Cette série interroge donc notre sens esthétique, avec l’utilisation de ce noir et blanc de moins en moins prisé, à l’heure des téléphones portables, donc de la photo spontanée, souvent banale car peu réfléchie. Elle nous replonge dans l’intensité de la photo bi-teinte, très tranchée. Au delà de ça, ces huit photos interrogent également notre rapport à l’autre. S’il est légion aujourd’hui de tout dire et tout montrer, c’est ici l’occasion de nous rappeler à cette douce sensualité qu’est celle de cacher le corps pour montrer l’âme, de jouer sur ce que l’on omet volontairement, presque plus que sur ce que l’on choisit de montrer : un jeu du hors champs qui pousse l’imagination du spectateur. Elle réveille en nous également ce sentiment d’amour ou d’amitié, ce lien à l’autre tellement puissant que, même occultée, on reconnaîtrait l’âme derrière le jeu de lumière, qui devient alors un simple outil d’exposition, un révélateur pour le sujet que l’on choisit de mettre en scène. Cette dernière réflexion est notamment très portée par la photo de Sacha.
Noémie Genaud et Anaïs Desmoulins
