« Les tribulations d’une étoile »
Une larme
Coule
Roule
Et crie à l’intérieur
De moi
Un, deux
Sourire de couleur fade
Je vais mal
Une constellation de pleurs
Brille
Sur mes joues
Un, deux, trois problèmes
J’ai cru que j’allais bien
Quatre, cinq, six
Devant la haine brûlante
La chute
Six, sept, huit
Seule une étoile
Coule
Roule
Dans le ciel
*
Détruite
De l’intérieur
Le train noir dans ma tête
Arrive toujours à l’heure
Rempli de bombes et de grenades
Ma vie est fade
Je n’ai plus foi en mon destin
Soirée sans fête
Des mots familiers
S’égarent avec impatience
Dans le sifflement des rails
Il faudrait peu de choses
Pour y deviner pourtant
Un chemin de fer
Et de puissance
*
Voilà longtemps que la radio rêvait
De liberté
Attendant ce congé impossible
Sept ans déjà qu’elle travaillait
À diffuser toujours les mêmes histoires
Perdant espoir
Puis un beau jour
Au détour d’une brocante
Le récepteur fut jeté
À côté d’un cours d’eau
Près d’une autre radio
Abandonnés contre leur gré
Au sommet d’une pile de déchets
Les deux postes croisèrent leurs ondes
Dans le reflet de l’eau
*
Uniques sentiments de teintes fades
Des paroles dans ma tête quelques peu maussades
Peut-être arriverais-je bientôt à m’en lasser
Et acquérir une toute autre liberté
Ce jour où je prendrai cet étroit virage
Vers un nouveau visage ?
En oubliant le temps
J’oublierai ces souvenirs brûlants
Puis j’avancerai sans lui
De nouveau libre
Tel un oiseau de nuit
*
Vois-tu ces montagnes au loin ?
Tu leur ressembles à un tel point
Leur douce mélodie
Rien que pour toi
La neige sur leurs doux habits
N’attendent que toi
Ciel dégagé
Quelques notes d’amour
Laisse-toi emporter à ton tour
Nous ne regretterons rien
Je te le promets
Portés par cette magie
Nous suivrons notre étoile
et nous nous retrouverons
Dans les bras tendres
Des montagnes
Camille Kergonna